Date de publication:19.10.2021
Les bons d’achat et tickets promotionnels face à la loi anti-gaspillage
A partir du 1er janvier 2023, les supermarchés et hypermarchés ne devront plus imprimer systématiquement de coupons de réduction papier en caisse, à moins que les clients en fassent expressément la demande. Cette évolution majeure consacre le couponing digital, qui s’est considérablement développé ces dernières années. Dans cet article, découvrez les nouvelles solutions digitales qui séduisent les consommateurs alors que le coupon de réduction fête en 2021 ses 45 ans !
Des consommateurs en recherche active d’offres promotionnelles
Selon le Smart Shopper Index 2021 de BravoPromo, les consommateurs français sont les plus économes du monde ! Ils sont à l’affût de bonnes affaires, beaucoup plus que leurs voisins européens. En France, on dénombre ainsi plus de 1,2 millions de recherches sur Google chaque mois avec les mots clés « bons », « réductions », « codes de réduction », « coupons », « promos » et « offres » en lien avec les achats de nourriture et de boissons.
Nos dernières enquêtes Shopmium le montrent aussi : dans un contexte économique tendu, les foyers français plébiscitent le smart shopping. En avril 2021, 77 % des shoppers indiquaient être davantage à la recherche d’offres promotionnelles et de réductions qu’avant la crise sanitaire.
Une étude de Forrester pour RetailMeNot réalisée en 2015 montrait que le coupon digital était la promotion préférée pour 68 % des Français. Et cela tombe bien car le couponing digital devrait vite devenir la norme !
De nouvelles dispositions du Code de l’environnement
Le Code de l’environnement prévoit en effet l’interdiction de l’impression systématique à partir du 1er janvier 2023 des bons d’achats mais aussi des tickets de caisse, tickets de carte bancaire et tickets d’automates imprimés dans les commerces et notamment en GMS.
Cette mesure devrait avoir un impact significatif sur l’environnement, car, en plus de générer une quantité de papier phénoménale, les tickets et les bons imprimés en caisse contiennent une substance (bisphénol A, S ou F) qui empêche leur recyclage et qui est par ailleurs suspectée d’être un perturbateur endocrinien.
Ainsi, au plus tard le 1er janvier 2023, sauf demande contraire du client, les surfaces de vente ne pourront plus imprimer de tickets et de bons d’achats. Ceux-ci se dématérialisent donc de plus en plus, et plusieurs enseignes ont franchi le cap sans attendre.
Vers la fin du papier en magasin
Carrefour par exemple a annoncé en avril 2021 vouloir réduire l’impression des tickets de caisse papier en magasin. Les porteurs de la carte de fidélité peuvent désormais retrouver leurs tickets dématérialisés dans l’application mobile Carrefour, ainsi que des coupons de réduction dématérialisés à utiliser en caisse.
Système U a adopté une démarche similaire, et travaille actuellement sur une application mobile unique fusionnant l’application Courses U et celle pour le paiement. Le client pourra notamment y retrouver ses tickets de caisse et des offres personnalisées adaptées à son profil d’achat.
Même les discounteurs s’y mettent, comme Lidl qui lance son tout premier programme de fidélité, qui est 100 % digital. Au sein de la nouvelle application Lidl Plus lancée en octobre 2021, les clients de Lidl disposent de coupons de réduction à utiliser en caisse sous forme de QR code ainsi que de leurs tickets de caisse en format électronique.
De nouvelles solutions innovantes de couponing digital
Le digital est aujourd’hui le premier canal pour diffuser des bons de réduction, devant les coupons proposés en sortie de caisse. En 2019, selon des données de Madame Benchmark, le digital représentait déjà 17,4 % des bons des réductions, contre 13,5 % pour ceux en sortie de caisse.
Cette évolution a notamment été portée par les nouvelles solutions de couponing digital, plus ciblées, plus personnalisées et permettant des campagnes avec une diffusion optimisée. Chez Shopmium, nous proposons ainsi une approche innovante sous forme d’offres de remboursement partiel différé après un achat en magasin ou en drive. Les offres de remboursement peuvent également être totales, s’apparentant alors à de l’échantillonnage digital.
L’application mobile Shopmium est aujourd’hui téléchargée par plus de 6 millions de consommateurs. Pour les marques, c’est l’opportunité de mener des campagnes de couponing digital drive-to-store avec des ventes mesurables et des données précises. Et nous déployons toujours plus de fonctionnalités pour booster la visibilité et l’attractivité les marques auprès des consommateurs.
Un outil puissant pour les marques
Car si le couponing fait sa mue, il devrait continuer à être un outil incontournable pour les marques. Un seul chiffre démontre son efficacité : selon une étude de Madame Benchmark relayée par LSA, 61 % des consommateurs rachètent, en moyenne, un produit acheté lors d’une campagne de couponing. Les campagnes de couponing incitent à l’achat et à la découverte, soutenant les lancements d’innovations et aidant à booster les ventes en magasin.
Beaucoup de groupes PGC confient ainsi que le couponing joue un rôle essentiel dans leur stratégie, comme Mondelez. Valérie Bats Foray, Directrice CRM Digital, expliquait à LSA : « Chez Mondelez, nous nous servons des coupons de réduction pour recruter de nouveaux clients et pour fidéliser. En plus des taux de remontées, nous analysons le nombre de ventes incrémentales et de clients recrutés. Nous regardons aussi le panier d’achat et la propension au réachat. »
Des projets concurrents
Par ailleurs, des projets concurrents sont en cours de développement. En plus de l’étiquetage environnemental sur lequel travaille le gouvernement français dans le cadre de la loi Climat et Résilience, un projet pilote européen a été lancé par la Fondation Earth avec le soutien de plusieurs groupes agroalimentaires comme Danone, PepsiCo et Nestlé. Plusieurs enseignes participent également à la Fondation, dont Aldi et Lidl.
Le projet d’Enviroscore de la Fondation Earth se base sur la méthode Product Environmental Footprint (PEF) et sera testé à l’automne, sur une durée de 9 mois. L’objectif est d’aboutir à un modèle et à un label standardisé pour application à travers l’Europe en 2022.
Si le Nutri-score est aujourd’hui largement utilisé par les marques, l’Eco-score n’en est qu’à ses débuts avec des expérimentations en cours dans plusieurs pays d’Europe. Les résultats de ces tests devraient être connus dans les prochains mois et aider à mieux évaluer l’impact de ce nouvel indicateur. Une chose est sûre : les consommateurs sont friands d’information, surtout lorsqu’elle les aide à avoir des habitudes de consommation plus responsables. Reste à savoir si l’Eco-score saura s’imposer en France et au niveau européen ! Affaire à suivre !
Des ventes toujours plus influencées par le mobile
De manière générale, le digital et les applications mobiles en particulier influencent toujours plus les consommateurs avant, pendant et après leurs courses. Nielsen faisait ainsi remarquer dès 2019 que les applications s’installent dans les courses de tous les jours, avec plus d’un foyer sur 2 (55 %) qui utilisait alors une application mobile pour faciliter et optimiser ses courses. Alors que le Covid a bouleversé les habitudes de consommation et fait progresser le commerce mobile, ils pourraient être beaucoup plus nombreux à utiliser des applications aujourd’hui.
Aux Etats-Unis, selon une étude d’Acosta, ce sont 9 shoppers sur 10 qui utilisent leur smartphone au moment de faire leurs courses. Le phénomène est décrit comme la « mobilisation » des courses au supermarché avec le recours au mobile pour planifier ses repas et sa liste de courses, trouver des coupons de réduction ou améliorer son expérience en magasin. Alors que la pénétration et la fréquence d’utilisation du mobile en France augmente, une tendance similaire pourrait être prochainement observée.