L’Eco-score : le nouvel indicateur environnemental gagne du terrain - Shopmium 

L’Eco-score : le nouvel indicateur environnemental gagne du terrain

Les consommateurs sont aujourd’hui de plus en plus engagés. Ils attendent notamment des marques qu’elles protègent la planète et limitent leur impact sur l’environnement. Pour les aider à faire des choix informés, un nouvel indicateur a été développé : l’Eco-score, qui fonctionne sur le même modèle que le Nutri-score. Dans cet article, découvrez l’origine de l’Eco-score et comment les enseignes appliquent petit à petit cet indicateur qui s’apprête à prendre de l’ampleur.

L’Eco-score, comment ça marche ?

 

L’Eco-score est né à l’initiative d’un collectif de 10 acteurs de l’alimentation : Yuka, ECO2 Initiative, ScanUp, Open Food Facts, Etiquettable, frigo magic, La Fourche, Food Chéri, Marmiton et Seazon. C’est une initiative indépendante, lancée en janvier 2021, alors que le gouvernement réfléchit toujours à une étiquette environnementale.

L’Eco-score est un indicateur qui représente l’impact environnemental d’un produit alimentaire. L’idée est de fournir au consommateur un point de repère en un coup d’œil, grâce à une lettre et une couleur.

eco-score-2

Il y a 5 catégories au total, allant de A (très faible impact sur l’environnement) à E (très fort impact sur l’environnement) en fonction de la note sur 100 obtenue :

  • Catégorie A (vert foncé) : Eco-score entre 80 et 100
  • Catégorie B (vert clair) : Eco-score entre 60 et 80
  • Catégorie C (jaune) : Eco-score entre 40 et 60
  • Catégorie D (orange) : Eco-score entre 20 et 40
  • Catégorie E (rouge) : Eco-score entre 0 et 20.

Le calcul de l’impact environnemental tient compte de la pollution de l’air, des eaux, des océans et du sol ainsi que des impacts sur la biosphère, tout au long du cycle de vie du produit.

Sans-titre

Comment se détermine la note Eco-score ?

 

Celle-ci se base principalement sur une Analyse du Cycle de Vie (ACV), avec un score sur 100 points attribué en utilisant les données d’Agribalyse, une base de données d’ACV de produits agricoles développée par l’Ademe (Agence de la transition écologique) et l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement).

A noter : le score ACV est identique pour les produits de même type (une sauce tomate par exemple), sauf si l’utilisateur est en mesure de recalculer l’ensemble de la recette.

D’autres critères influent sur la note totale, avec un système de bonus / malus venant s’ajouter ou se déduire du score ACV obtenu :

  • Le système de production, avec un bonus de 5 à 20 points. Des points supplémentaires sont notamment attribués pour les produits alimentaires disposant d’un label (bio, Rainforest, Demeter, etc.)
  • L’approvisionnement local, avec un bonus de 0 à 15 points
  • La politique environnementale des pays producteurs, avec un bonus / malus de -5 à +5 points
  • La circularité de l’emballage, avec un malus de 0 à -15 points
  • Les espèces menacées et l’impact sur la biodiversité, avec un malus de -15 points.

Un onglet dédié dans l’application Yuka

 

Il existe un moyen simple pour les consommateurs de connaître l’Eco-score d’un produit : utiliser l’application mobile Yuka. Depuis début mai, en plus de la notation santé, l’application intègre un onglet environnement permettant de vérifier l’Eco-score de chaque produit scanné. Les 24 millions d’utilisateurs de Yuka ont ainsi facilement accès à cette information.

Julie Chapon, co-fondatrice de Yuka, expliquait alors : « Deux raisons nous ont poussés à lancer l’Éco-score. Tout d’abord, il y a un vrai enjeu environnemental et climatique autour de notre alimentation qui représente 28 % des émissions de gaz à effet de serre, 70 % de la consommation d’eau et 70 % de la déforestation mondiale. Par ailleurs, beaucoup d’utilisateurs nous ont demandé d’avoir des informations sur la dimension environnementale ». 

L’intégration de l’Eco-score dans l’application pourrait influencer les comportements des utilisateurs. Selon l’étude d’impact de Yuka menée en 2019, 47 % des utilisateurs de l’application se servent de Yuka à chaque fois qu’ils font leurs courses. Et 94 % ont arrêté d’acheter certains produits avec Yuka.

Une étude danoise relayée par La Dépêche a par ailleurs démontré que l’information sur l’impact environnemental d’un produit peut modifier les habitudes de consommation. Connaître le score carbone des produits alimentaires conduit les consommateurs à faire des choix plus éco-responsables, avec une diminution de l’empreinte carbone de 32 % en moyenne.

Jonas Nordström, chercheur au département d’économie de l’alimentation et des ressources de l’université de Copenhague et co-auteur de l’étude, affirme : « Si une personne apprécie la viande rouge, mais est informée de l’impact néfaste de cet aliment sur le climat, cela peut lui donner mauvaise conscience (…) Toutefois, si l’information sur l’impact climatique est imposée au consommateur, certains choisiront d’acheter du poulet plutôt que du bœuf et, ce faisant, atténueront certains des sentiments négatifs associés à la prise d’une décision qui a une plus grande conséquence sur le climat ».

Les enseignes parmi les early adopters

Plusieurs enseignes ont décidé d’adopter l’Eco-score, dont Carrefour, Lidl et Colruyt.

Carrefour teste actuellement l’Eco-score sur la totalité des produits alimentaires proposés en ligne, en drive et en livraison à domicile (marques nationales et MDD). Sur son site, le groupe explique « Carrefour.fr teste l’affichage environnemental en apposant l’Éco-score sur les produits alimentaires ! Ce nouvel indicateur accompagnera vos choix vers une consommation plus durable en vous aidant à comparer et identifier les produits du quotidien les plus respectueux de l’environnement. » Les résultats de l’expérimentation devraient être connus en octobre.

Voici un exemple donné par Carrefour ((source : Carrefour.fr)

Eco-score - Article - Shopmium

Des projets concurrents

Par ailleurs, des projets concurrents sont en cours de développement. En plus de l’étiquetage environnemental sur lequel travaille le gouvernement français dans le cadre de la loi Climat et Résilience, un projet pilote européen a été lancé par la Fondation Earth avec le soutien de plusieurs groupes agroalimentaires comme Danone, PepsiCo et Nestlé. Plusieurs enseignes participent également à la Fondation, dont Aldi et Lidl.

Le projet d’Enviroscore de la Fondation Earth se base sur la méthode Product Environmental Footprint (PEF) et sera testé à l’automne, sur une durée de 9 mois. L’objectif est d’aboutir à un modèle et à un label standardisé pour application à travers l’Europe en 2022.

 

Si le Nutri-score est aujourd’hui largement utilisé par les marques, l’Eco-score n’en est qu’à ses débuts avec des expérimentations en cours dans plusieurs pays d’Europe. Les résultats de ces tests devraient être connus dans les prochains mois et aider à mieux évaluer l’impact de ce nouvel indicateur. Une chose est sûre : les consommateurs sont friands d’information, surtout lorsqu’elle les aide à avoir des habitudes de consommation plus responsables. Reste à savoir si l’Eco-score saura s’imposer en France et au niveau européen ! Affaire à suivre !

Restez à l'écoute!

Inscrivez-vous pour être tenu au courant de nos actualités et des informations sur l'industrie.